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Plantes toxiques

Climat cible : Bretagne (tempéré océanique, hivers doux/humides, sols souvent acides). Avertissement : informations à visée horticole. En cas d’exposition, contactez le 15 / centre antipoison.

Légende

  • Adaptation : Pleine terre (PT), Pot/annuelle (Pot), Abri nécessaire (Abri).
  • Persistance : Sec = toxicité après séchage ; Sol. = toxicité dans l’eau/solution.

Tableau récapitulatif

Plante (nom scientifique)Adaptation en BretagneParties toxiquesSubstances activesEffets & symptômes clésPersistance (Sec / Sol.)Précautions de culture
Aconit napel (Aconitum napellus)PT mi-ombre, sols fraisToute la plante (sève incl.)Alcaloïdes diterpéniques (aconitine)Neuro- et cardiotoxique : paresthésies, faiblesse, arythmies, arrêt cardiaqueOui / OuiGants obligatoires, éviter zones de passage; ne pas composter; étiqueter.
Belladone (Atropa belladonna)PT abritée, sol riche & fraisFeuilles, baies, racinesAlcaloïdes tropaniques (atropine, scopolamine)Anticholinergique : mydriase, sécheresse, délire, tachycardieOui / OuiÉloigner des enfants (baies attractives); paillage sécurisé; contrôle des semis spontanés.
Ciguë (Conium maculatum)PT zones fraîches, bords humidesToute la plante, surtout grainesAlcaloïdes pipéridiniques (coniine)Paralysie neuromusculaire → détresse respiratoireOui / OuiÉviter près potager; arrachage avec gants avant montée en graines; ne pas mélanger au foin/BRF.
Laurier-rose (Nerium oleander)Pot ou PT très abritée littoralFeuilles, bois, fleurs, sèveGlycosides cardiotoniques (oléandrine)Nausées, vomissements, troubles du rythme, arrêt cardiaque; fumées toxiquesOui / OuiCulture en pot conseillé; jamais utiliser les tiges pour cuisiner; déchets à la déchetterie.
Digitale pourpre (Digitalis purpurea)PT sols acides, mi-ombreFeuilles, fleurs, grainesGlycosides (digitoxine/digoxine)Troubles visuels, bradycardie/arythmie, confusionOui / OuiÉtiqueter; éviter près des plantes comestibles; retirer les hampes avant dissémination si besoin.
Ricin (Ricinus communis)Annuelle décorative (Pot/PT été)Graines (très), feuillesProtéine toxique (ricine)Gastroentérite hémorragique, choc, défaillance multi-organesGraines sèches oui / Eau froide ouiÉviter si enfants/animaux; supprimer inflorescences; gants; pas de broyage/compostage des graines.
If (Taxus baccata)PT (haies), tolère BretagneAiguilles, graines (arilles non)TaxinesBloc conduction cardiaque, hypotension, arrêtOui / Sol. modéréeNe pas laisser tailles accessibles aux animaux; ramasser baies; éviter près des pâtures.
Colchique d’automne (Colchicum autumnale)PT sols frais, prairies, mi-ombreBulbe/corme, feuilles, fleurs, grainesColchicineGastro-intestinal + toxicité cellulaire, défaillance multiviscéraleOui / OuiNe pas confondre au printemps (vs ail des ours); éviter foin/paillage; gants.
Datura (Datura stramonium)PT chaude, sols riches (souvent spontané)Feuilles, graines, fleursAlcaloïdes tropaniquesDélire, hallucinations, hyperthermie, comaOui / OuiÉliminer avant graines; gants; ne pas brûler en foyer domestique; surveiller repousses.
Oenanthe safranée (Oenanthe crocata)PT zones très humides (Bretagne)Racines, tiges, feuillesOenanthotoxine (polyacétylènes)Convulsions rapides, arrêt respiratoireSèche ↓ mais danger / Sol. partielleÉviter toute culture; reconnaître en zones humides et arracher pro avec EPI; ne pas manipuler sans certitude.
Muguet (Convallaria majalis)PT ombre, sols fraisToutes parties, surtout baiesGlycosides cardiotoniques (convallatoxine)Nausées, vomissements, arythmies, confusionOui / OuiÉtiqueter au jardin; éviter bouquets accessibles; eau de vase à éliminer en évier (pas aux animaux).

Bonnes pratiques générales (jardin)

  • EPI : gants étanches, manches longues, lunettes si taille/arrache.
  • Gestion des déchets : pas de compost domestique pour ces espèces; transporter en déchetterie (déchets verts) ou suivre consignes locales.
  • Étiquetage & zonage : signalétique discrète; pas en bord d’allée/zone de jeux; distance des potagers et mares fréquentées.
  • Eau de vase / macérations : considérer comme potentiellement toxiques → évacuer à l’égout, rincer abondamment les contenants.
  • Faune domestique : éviter accès des chiens/chats/chevaux; ramasser régulièrement feuilles/baies tombées (if, muguet, laurier-rose).
  • Contrôle de la dissémination : couper inflorescences avant graines (digitale, datura, ciguë); surveiller bords humides (oenanthe).

Notes d’identification & confusions fréquentes

  • Digitale vs consoude/bourrache : texture des feuilles et disposition; panicule florale tubulaire pour digitale.
  • Colchique vs crocus/ail des ours : colchique fleurit à l’automne, feuilles printanières sans odeur d’ail; ail des ours a odeur alliacée.
  • Ciguë vs persil/angélique : tiges tachetées pourpres, odeur désagréable; fruits (akènes) striés.
  • Oenanthe safranée : racines napiformes en chapelet, laitance jaunâtre; habitats de ruisseaux/fossés.

Urgences & premiers gestes (rappel)

  • Ingestion/contact suspect : rincer la bouche/peau, ne pas faire vomir, appeler 15 / centre antipoison.
  • Conserver un échantillon photo de la plante pour identification médicale.

D’accord, je peux te faire un classement de dangerosité basé sur trois critères :

  1. Toxicité intrinsèque (dose létale, rapidité d’action)
  2. Voies d’exposition (ingestion, simple contact, inhalation)
  3. Fréquence des accidents (risque de confusion avec une plante comestible ou contact involontaire)

☠️ Classement de la plus dangereuse à la moins dangereuse

1. Oenanthe safranée (Oenanthe crocata)

  • Pourquoi : neurotoxique violent, dose létale très faible, mort en quelques minutes après ingestion, souvent confondue avec des plantes comestibles (céleri, persil).
  • Voies : ingestion (extrême danger), manipulation racines fraîches.
  • Particularité : très présente dans les zones humides bretonnes.

2. Aconit napel (Aconitum napellus)

  • Pourquoi : extrêmement toxique par ingestion et par simple contact prolongé avec la peau (pénètre par micro-plaies).
  • Voies : ingestion, contact cutané.
  • Particularité : toxine rapide, mort possible en moins d’une heure.

3. Ricin (Ricinus communis)

  • Pourquoi : ricine parmi les toxines végétales les plus puissantes connues, dose létale = quelques graines mâchées.
  • Voies : ingestion, inhalation poudre de graine.
  • Particularité : utilisé historiquement comme arme biologique.

4. Ciguë (Conium maculatum)

  • Pourquoi : neurotoxique entraînant une paralysie respiratoire, confusions fréquentes avec plantes comestibles.
  • Voies : ingestion.
  • Particularité : célèbre pour avoir été le poison de Socrate.

5. Laurier-rose (Nerium oleander)

  • Pourquoi : quelques feuilles peuvent tuer un adulte, toxines stables même dans les fumées.
  • Voies : ingestion, inhalation fumée.
  • Particularité : accidents liés à l’utilisation de ses tiges comme brochettes improvisées.

6. If (Taxus baccata)

  • Pourquoi : aiguilles et graines hautement toxiques, ingestion mortelle rapide.
  • Voies : ingestion.
  • Particularité : fruits rouges comestibles mais noyau très dangereux → risque avec enfants.

7. Colchique d’automne (Colchicum autumnale)

  • Pourquoi : toxine bloque la division cellulaire, intoxication lente mais sévère.
  • Voies : ingestion, confusion avec ail des ours au printemps.
  • Particularité : reste toxique séchée dans le foin.

8. Belladone (Atropa belladonna)

  • Pourquoi : hallucinogène et paralysant, baies attirantes pour enfants.
  • Voies : ingestion.
  • Particularité : intoxication moins fulgurante que l’aconit mais tout aussi létale à forte dose.

9. Datura (Datura stramonium)

  • Pourquoi : alcaloïdes hallucinogènes puissants, surdosage mortel.
  • Voies : ingestion, inhalation fumée (utilisation détournée).
  • Particularité : confusions possibles avec plantes ornementales.

10. Digitale pourpre (Digitalis purpurea)

  • Pourquoi : toxine cardiotonique, ingestion de quelques feuilles dangereuse.
  • Voies : ingestion, eau de vase toxique.
  • Particularité : souvent confondue avec la bourrache ou la consoude par les débutants.

11. Muguet (Convallaria majalis)

  • Pourquoi : toxine cardiaque, baies attirantes pour enfants.
  • Voies : ingestion.
  • Particularité : moins mortel chez l’adulte qu’un enfant, mais dangereux même sec.

💡 En résumé :

  • Oenanthe safranée, aconit et ricin sont en haut du classement pour leur toxicité extrême et rapidité d’action.
  • Les autres sont mortelles mais souvent avec un délai permettant une intervention médicale si traitement rapide.
  • Presque toutes gardent leurs effets en séchant, ce qui rend le danger durable.

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